Lancé le 14 mai avec le satellite Herschel, le satellite Planck se porte bien. Les premiers 15 jours passés dans le mode d’observation étaient destinés à tester la stabilité de l’instrument et sa capacité à reconstruire des cartes du ciel avec la stratégie choisie pour balayer le ciel. Objectif atteint : ces deux premières semaines d’observation seront inclues dans la première carte complète du ciel attendue dans environ six mois.
Planck, première mission européenne destinée à l’étude du fond cosmologique micro-ondes nous donne ses premières observations. En 15 jours, deux fuseaux d’environ 15 degrés ont été observés dans neuf bandes de fréquences entre 30 GHz et 1000 GHz, soit des longueurs d’onde comprises entre 0,3 et 10 mm . L’image de fond permet de situer ces fuseaux par rapport à notre galaxie, la Voie Lactée. Dans la carte fournie par Planck, on peut voir (en rouge) la forte émission de notre galaxie (zoom figure 2), mais aussi, en bleu et vert, une image de l’univers il y a 13,7 milliards d’années (détails figure 3). La qualité des cartes obtenues a été telle qu’aucun nouveau réglage n’a été jugé nécessaire, et que ces données seront intégrées dans les cartes finales.
D’une résolution angulaire et d’une précision jamais atteintes, ces cartes constitueront un élément essentiel pour élaborer les théories cosmologiques, théories qui décrivent la structure à grande échelle et le contenu de notre univers, ainsi que son évolution passée et à venir. Pour les astrophysiciens, ces données seront aussi une source intarissable d’information pour les décennies à venir, puisqu’elles viennent combler un des derniers créneaux du spectre ou aucune carte complète n’était disponible.
Ces données ont été obtenues après une phase de mise en route et de vérification du satellite et des deux instruments, HFI et LFI, placés au foyer de 1,5 m de diamètre. Une équipe du LERMA, renforcée par des visiteurs venus du Jet Propulsion Laboratory et de Caltech en Californie, ont effectué les réglages très délicats des détecteurs de HFI refroidis à seulement 1/10 de Kelvin, tout près du zéro absolu. Les données ont été traitées en un temps record par les équipes du centre de traitement des données installé principalement à l’Institut d’Astrophysique de Paris. Le satellite va continuer à balayer le ciel par rotation pendant au moins 14 mois et fournir plusieurs cartes complètes du ciel.
Planck est un satellite de l’ESA réalisé avec le CNES et le CNRS (INSU et IN2P3), et avec l’ASI.